Notes de voyage : Tanger

Publié le par petit homme

Le vendredi 3 aout 2012, tanger

 

Son visage est  neuf, démoulé fraichement de l'argile, présent de la terre. Le ciel, Tanger portent le nom de Souhail. Un soleil. La douceur, l'immensité du regard noir et ses mains, son corps, grand, qui sans cesse s'allonge à nos va-et-vient recouvre l'ensemble des images que j'avais accumulées jusque-là.

De la terrasse, je vois Souhail entre les deux continents me rejoindre. Son visage est en sueur face à la mer et l'océan,  comme deux bêtes qui  s'acharnent à dominer l'autre. Mes paupières se closent et à leurs relevées je n'aperçois que ce sale coucher de soleil, cette grande tâche de sang que la mer reflète. Les prières crient, appellent ce dieu venu à moi.

Les draps blancs recouvrent sa couleur brune. Le lit ressemble à une nature morte de lait et de dattes. Les baisers deviennent profonds. Ses yeux en amande s'ouvrent et se perdent dans le plaisir, s'ouvrent et se ferment tentant de retenir, de faire appel à la mémoire la plus ancienne. 

Une femme appelle, crie un prénom. 

Je n'entends que le sien dans la pénombre de la pièce. Parfois le désir est violent, le secoue, le submerge, incontrôlable, comme une barque maladroite entraînée par le flux puissant du torrent. Je te tiens bon. Je ne me sépare pas de lui. Je suis là, offert, dans cet été exténué.

Il est des rencontres dont on sait par avance l'étendue du fracas sur le corps, le dégât potentiel pour l'âme. Nos corps exsudent un feu.

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