CAPES de lettres interne 2010

Publié le par Le petit homme

Mardi 2 février 2010, le soir



Au préalable je souhaiterais faire deux remarques d'intendance. La première concerne le lieu du concours à saint pryvé saint mesmin, petite ville de la banlieue d'Orléans. C'est un choix guère judicieux si vous êtes sans voiture. La salle des fêtes où se déroulaient les réjouissances était également un choix stupide. La salle qui semble être la salle des fêtes du village est grande et sans doute difficile à chauffer. Ainsi, j'ai passé plus de six heures à composer dans le froid. Il est 21h et je commence juste à me réchauffer.
Cette année, le niveau concerne la classe de première et l'étude portait sur le genre poétique. Les textes proposés éaient une poésie de Émile Verhaeren "Vers le futur" issu  de Les villes tentaculaires (1904), un texte de Léopold Sédard Senghor "À New York", Éthiopiques et un poème de Henry Michaux "La grande ville, ensuite le temps" de À distance(1997) et d'une reproduction de Edward Hooper A l'approche d'une ville. L'épreuve durait 6 heures et durant lesquelles il fallait élaborer une séquence didactique. Ma problématique traitait  du thème de la ville comme source de renouvellement  de l'inspiration poétique.
 
Un vers de Senghor m'a particullèrement plu :

C'est l'heure pure où dans les rues, Dieu fait germer la vie d'avant mémoire.

Je l'avais déjà remarqué mais cela fut en quelque sorte confirmé, les candidates en lettres sont particulièrement laides. Quant aux hommes ils sont si rares qu'ils en deviennent remarquables ! Le plus surprenant chez l'ensemble des candidats est leur posture. Le statut de professeur jouit encore d'un certain prestige dans certain milieu. Et je ne sais par quel  code d'identification il y a trois types de style pour les professeurs. Le premier style prof-CGT, syndiqué, c'est-à-dire habillé comme un sac où le port de la sihouette est avachi, les manteaux sont de mauvais goût. L'autre  catégorie se caractérise par une tenue extrêmement coincée, où même si elle n'en porte pas, on voit malgré tout un serre-tête qui leur renfrogne le visage. Une dernière catégorie où postulent les professeurs petit bourgeois,  propret, où chaque vêtement et accessoire semblent être mis pour la première fois. Une catégorie plus marginale se distingue, celle de profs plus jeunes, qui n'hésitent pas à venir à l'école avec leur i pod dans les oreilles. Le prof cool, car sûr de son génie.

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Harry qui faisait partie du voyage m'a souvent ému, car l'enfance ne s'est jamais départi de lui. La fatigue le rend sensible et enfantin. J'ai trouvé cela mignon. Ce qui me déplait en revanche, c'est qu'il minaude toujours un peu avec moi, fait toujours de petites déclarations d'attachement que j'essaie toujours de refuser bien qu'une fois quitté j'en éprouve toujours un étrange sentiment de culpabilité.

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JR m'annonce sa venue pour lundi prochain. On se téléphone cinq à six fois par jour pour rire, partager ce sentiment de notre solitude dans ce monde que nous comprenons de moins en moins.

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Le film Le hérisson vient de s'achever. J'ai bien aimé. La satire de la bourgesoisie y est vraiment  très drôle.

Ma mère, qui a lu tout Balzac et cite Flaubert à chaque dîner, démontre chaque jour à quel point l’instruction est une escroquerie fumante. Il suffit de la regarder avec les chats. Elle est vaguement consciente de leur potentiel décoratif mais elle s’obstine à leur parler comme à des personnes. Ce qui ne lui viendrait pas à l’idée avec une lampe ou une statuette étrusque.
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Le pont de l'Europe en bow-string qui franchit la Loire

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