Notes de voyage : Tanger

Publié le par petit homme

Le Mardi 24 Juillet

 

- Visite de l'église anglicane.  Petit cimetière. Territoire offert à la reine Victoria par Moulay Hassan Ier en 1894. 

- Beaucoup de monde dans les rues à 17h. La nervosité me gagne durant promenade ; les cris, l'odeur forte, le remuement, l'attention sans cesse mobilisée pour éviter d'être heurté par une voiture, une moto, un vélo, une charette m'ont irrité.

- Place du grand Socco

 Les hommes se reposaient dans l'herbe devant la mosquée de la place du 9 avril (référence au discours du 9 avril 1961  fait Mohamed V pour l'indépendance du Maroc). Douceur. Langueur. Les hommes sont parfois très beaux, séduisants. D'un balcon, de l'eau sale est jetée tombant sur ma jambe. Plus loin, une querelle d'hommes. À chaque querelle, le monde se rassemble formant un cercle autour de la rixe. En haut d'un autre balcon, torse nu, un jeune marocain observe la bataille de rue. Nos regards se croisent ; je lui fais un timide sourire cherchant un témoin, un complice ; il me sourit, quelle douceur.

Nouvelle rixe, un jeune hurle sur un plus ancien. Ils en viennent aux mains. Un cercle se forme. L'embrasement est général ; des enfants pleurent. La querelle ne dure jamais bien longtemps. Elle est aussi impressionnante que rapide. La crise monte à son paroxysme en cinq minutes. Puis dispersion. Enfin, la rue retrouve sa tranquillité.

 

 

- Je n'ai pas d'amour à qui je peux exprimer ce soir ma désolation, ma fatigue. Je suis submergé d'émotions venues de cette immensité inconnue de couleurs, d'odeurs, d'hommes et de femmes que je croise et que je ne reconnais pas. J'arrache ici où là des sourires, des petites tendresses à la dérobée. La nuit m'est intranquille  ; car la nuit solitaire m'effraie avec ses mains de suie.

 

Le riad sent le musc, ma peau aussi.

 

Hier, nous sommes allés à la librairie "Les colonnes" rachetée par Pierre Bergé. Je demande s'il y a Duras traduit en arabe. On dit qu'elle n'est pas traduit au Maroc - davantage, en revanche, au moyen-orient. Il y a bien sur le Petit Prince de St Exupéry, porte-clé de la culture française.

 

Le français disparaît peu à peu. À Tanger, les marocains parlent l'espagnol. Les jeunes maitrisent moins bien le français que les plus anciens.

 

J'aime la France, je l'aime depuis tout petit, je ne sais pas comment si jeune on peut s'attacher comme ça à soi-même.

Mon pays devient une île.

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